comment faire un brainstorming

Les secrets d’un brainstorming réussi : comment faire émerger les meilleures idées

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Vous avez choisi d’organiser un brainstorming pour faire émerger de nouvelles idées et fédérer l’équipe autour de votre projet. Félicitations, vous n’êtes pas au bout de vos peines ;). Sachez qu’une séance créative en mode brainstorming exige autant, voire plus de préparation qu’une réunion classique. Heureusement, voici un guide pratique pour mettre toutes les chances de votre côté (votre équipe en redemandera). 

Bien préparer un brainstorming - sketchnote

Sketchnote pour résumer l’article

Avant de commencer votre brainstorming

Choisir la question principale du brainstorming

Elle est une question ouverte de type : Comment pourrait-on ?

Exemples de questions pour brainstorming :

  • Comment pourrait-on designer un processus de prise de rendez-vous satisfaisant les besoins des cibles identifiées ?
  • Comment pourrait-on créer un formulaire de recherche pertinent ?
  • Comment pourrait-on organiser l’architecture de notre nouveau site Internet ?

Définir les participants : avec qui faire un brainstorming ?

Un brainstorming a toutes les chances d’être efficace s’il compte entre 5 et 12 participants, représentant des métiers différents au sein de l’organisation.

Mélanger les différents niveaux hiérarchiques peut être envisagé, à condition que tout le monde se sente à l’aise pour s’exprimer.

Se glisser dans le rôle de l’animateur

L’animateur doit garder enthousiasme et écoute attentive.

Son rôle :

  • Donner les instructions
  • Adopter une attitude positive et énergique
  • Rythmer la séance et maîtriser le temps
  • Gérer le groupe (veiller à une répartition équitable de la parole, éviter les positions dominantes et les jugements)

Organiser son brainstorming en 4 étapes

1. Accueil et mise en condition

L’accueil des participants a toute son importance. Préparez cafés, boissons et petites douceurs pour créer une atmosphère détendue.

Accueillez-les avec grand sourire.

Commencez par présenter l’objectif du brainstorming, en introduisant votre question principale. Celle-ci doit être affichée et visible pendant toute la séance.

Ensuite, mettez l’équipe en condition. Décrivez-leur les 4 règles d’or du brainstorming : suspendre son jugement, encourager les idées folles, construire sur les idées des autres, chercher la quantité.

4 principes clé du brainstorming

Les 4 principes du brainstorming

Vous pouvez, comme nous, vous amuser à illustrer ces règles sur papier et les afficher bien à la vue de tous.

Briser la glace ?

Si l’état d’esprit de l’équipe le permet (il faut un minimum d’ouverture à ce qui peut être perçu comme du superflu), l’animateur peut amorcer le brainstorming par une « question brise glace« . Comme son nom l’indique, l’objectif est de rapprocher les gens (qui peuvent ne pas tous se connaître) et encourager un climat propice au partage d’idées.

Le site Insight.Typepad propose un pdf de 40 méthodes sympathiques pour briser la glace (en anglais).

Le VRAI/FAUX est une méthode qui revient souvent. Chaque participant inscrit sur une feuille trois choses le concernant, non connues du groupe. Deux choses sont vraies, une chose est fausse. A tour de rôle, les participants lisent leur liste au groupe, qui doit voter ce qui est vrai ou faux.

2. Génération libre d’idées

Cette première phase de génération d’idée sert de tour de chauffe.

Les participants proposent des idées pour résoudre la problématique, sans se soucier ni de la qualité, ni de la pertinence. L’animateur note toutes les propositions : sur un tableau ou sur des post-its.

A la fin de cette première phase de génération d’idées, les participants peuvent s’épuiser. Il ne faut surtout pas s’arrêter là. Car c’est en général après que viennent les idées les plus intéressantes. La deuxième phase (génération guidée) sert à les extraire.

3. Génération guidée

Pour revitaliser les troupes, proposez des exercices ou des jeux, afin de bâtir sur les idées de la phase précédente.

Voici les trois outils de transformations que nous utilisons le plus :

Outil 1 : Le brainstorming inversé (notre préféré)

Posez la question à l’envers.

Exemple : Comment peut-on dégrader l’expérience de l’utilisateur ?

Outil 2 : Les cartes d’idéation

Il s’agit de proposer des cartes présentant des visuels inspirant. Vous pouvez concocter vos propres cartes ou utiliser celles déjà pensées par des experts en UX design :

ux cards de carine lallemand

UX Cards, Carine Lallemand

  • Les UX cards de Carine Lallemand définissent les sept grands besoins humains. Choisissez un à trois besoins principaux que votre projet doit apporter à ses utilisateurs. A partir des images et des formulations, imaginez de nouvelles idées pour venir les combler.
  • Positive emotional granularity cards, du Delft Institute of Positive Design (en anglais). À partir des 25  émotions positives, choisissez les plus représentatives pour votre projet, et générez vos idées.
  • Design heuristic cards (en anglais, 40$). Ces 77 cartes, qui conviennent aussi bien aux interfaces qu’au design de produits concrets, incitent à la création de solutions nouvelles.

Outil 3 : La méthode SCAMMPERR

Sur les idées retenues, choisissez de poser une ou plusieurs questions :

  • Substituer : que peut-on remplacer ? quel élément peut-on mettre à la place d’un autre ?
  • Combiner : que peut-on fusionner ?
  • Adopter : peut-on s’inspirer de quelque chose de comparable ?
  • Modifier : peut-on changer la couleur, la forme, le mouvement, la signification ?
  • Magnifier : que peut-on ajouter, exagérer ?
  • Produire : quels sont les autres usages ?
  • Eliminer : qu’est-ce qui n’est pas nécessaire
  • Renverser : est-ce qu’on peut faire le contraire, revenir en arrière, changer les rôles ?
  • Réorganiser : qu’est-ce qui peut changer de place ?

4. Trier et évaluer

C’est l’heure de revenir les pieds sur terre. Prenez du temps pour trier les idées avec les participants :

  • Reformuler
  • Regrouper
  • Supprimer

Pour cela, offrez enfin la possibilité de critiquer, sur des critères définis par l’équipe : faisabilité, temps de développement, coût, efficacité, risques, innovation, …

Plusieurs méthode existent pour évaluer les résultats. Nous n’abordons que les plus simples :

  • La discussion libre ou vote à main levé. Simple et efficace
  • Le vote par gommettes. Chaque participant dispose d’un nombre limité de gommettes, qu’il doit attribuer aux idées retenues. Il peut décider de donner plusieurs gommettes à la même idée s’il la trouve vraiment convaincante. A la fin du vote, on définit les idées gagnantes en fonction du nombre de gommettes qu’elles ont recueillies.

Exploiter les résultats après un brainstorming

La séance se clôture. Vous repartez avec votre paperboard sous le bras (rempli de post-its que vous veillerez à bien maintenir en place), et/ou des photos du tableau où vous avez exposé toutes les idées. Le travaille commence pour vous 🙂

Rédigez un debrief au client, contenant les idées formulées, les idées retenues et ce qu’elles pourront apporter pour la suite. Vous pouvez a posteriori poser un jugement sur ces idées ou relever des contraintes qui auraient été oubliées en séance.

Fort de cette séance volontairement folle, vous voilà paré pour orienter votre vision dans la bonne direction et attaquer la réalisation du concept : maquette, storyboard, cahier des charges, …

Les indicateurs d’un brainstorming réussi

Vous savez que votre séance a été efficace quand elle a réuni :

  • Nouveauté : les idées ont été inattendues
  • Quantité : il y a eu pléthore d’idées
  • Variété : le concept a été exploré sous tous ses angles
  • Qualité : les idées sont réalisables

Vous avez des questions ou des retours d’expérience à partager ? N’hésitez pas à nous écrire.

Références utilisées : 

  • Les livres Méthodes de design UX, de Carine Lallemand et Guillaume Gronier ; et Design d’expérience utilisateur, de Sylvie Daumal. Nous en parlons mieux dans cet autre article.
  • Notre propre expérience.
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